Qui aurait pu penser que l’église Sainte-Catherine serait l’une des plus importantes églises gothiques du pays, avec la cathédrale de Strasbourg et la cathédrale de Cologne ? Elle est notamment célèbre pour ses vitraux. Les plus anciens d’entre eux, situés dans la nef principale et dans le chœur, datent de 1275. En observant d’un peu plus près, on distingue la « rose d’Oppenheim » sur un vitrail de la façade sud. Ce vitrail est tout simplement magnifique, mais aussi très spécial, car 90 % du verre est d’origine et date de l’époque à laquelle la cathédrale fut construite. C’est tout à fait unique, et de ce point de vue, même les cathédrales de Mayence, Worms ou Cologne ne lui arrivent pas à la cheville.
L’idée d’origine de cette « rose d’Oppenheim », vitrail de presque 6 mètres de haut et 4 mètres de large, était de faire une haie de roses, en signe d’amour de Dieu pour l’humanité. Les armoiries des conseillers municipaux d’Oppenheim de 1332 et 1333 se composent d’un écu d’or, avec en son centre, un aigle noir, symbole de la ville. C’est pourquoi le vitrail est aussi appelé « Ratsrose » (la rose du conseil municipal).
Il est difficile de croire qu’à cette époque, il fallut presque sept ans pour terminer ce vitrail. La légende du maître de Mayence éveille elle aussi la curiosité. Selon la légende, le maître à qui avait été commandé le vitrail aurait sous-traité le travail à son ami, afin de gagner du temps. Il était lui-même chargé du vitrail du nénuphar. Et finalement, le vitrail de la rose était bien plus beau que celui du nénuphar.