Tout a commencé vers 1600, avec le grès émaillé au sel, qui fait aujourd’hui la réputation internationale de la ville comme ville de la céramique. À cette époque, des potiers de Rhénanie et de Lorraine se sont installés dans le Westerwald pour être au plus proche de leur ressource : l’argile du Westerwald. Il possède des propriétés très adaptées à la production de grès.
Aujourd’hui, de nombreuses poteries sont installées à Höhr-Grenzhausen et dans ses environs, mais la région abrite aussi un centre de formation et de recherche en céramique et le plus grand musée de la céramique d’Europe. Il y a tant à découvrir sur la longue et passionnante histoire du grès bleu et gris, dont on retrouve des traces presque partout dans le monde. Même en Afrique.
Annette Zeischka-Kenzler, archéologue et employée du musée de la céramique de Höhr-Grenzhausen, nous raconte l’histoire du pasteur Leonhard Meurer, venant de Düren, qui a visité beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest dans les années 60, et qui est tombé à plusieurs reprises sur du grès de Westerwald. Dans des villages reculés de Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina Faso, il a échangé avec les populations et a appris que seuls les chefs de tribus, les rois ou les privilégiés étaient autorisés à boire dans ces récipients. Il s’agissait de cadeaux de marchants européens ou d’objets de troc, échangés contre de l’or, des épices ou de l’ivoire.
Ayant traversé les générations, ces cruches ne pouvaient pas être vendues. D’après leurs croyances, cela aurait porté malheur à la famille. Les ancêtres se montraient plus indulgents envers le troc, contre des médicaments par exemple.